•»[ Nox ] «•

Des traces de pas s'effritaient lentement, dans le sable du désert.
Loin devant, sortant de cet enfer déséché, un jeune homme marchait lourdement.
La fatigue tendait ses traits. Il avait chaud. Son visage, de pâle, était devenu livide.
Sur son bras, une grande plaie laissait encore échapper quelques gouttes de sang, qui roulait sur son manteau sombre. C'était habituel pour lui désormais. Il lui fallait se battre, sans cesse. La lune se levait. Et il n'était toujours pas sorti du désert . . . S'arrêtant, Deidara se laisser tomber sur le sol, pansant son bras, et se reposant un instant.
Rapidement, il se remit en route, reposée, s'habituant peu à peu à la chaleur, pourtant insupportable. Heureusement, il approchait. Reposée, il sortit rapidement du désert, pressant le pas. Les étoiles s'allumaient une à une dans le ciel d'encre, et l'Iyoku leva les yeux, les contemplant, si lointaines, et pourtant si proches, alors qu'elle se reflétaient dans son regard de ciel. Dans la pénombre, il entendit alors un bruissement. Le sable n'était plus qu'en quantité négligeable sur le sol. Une brise fraiche caressait son visage, et devant lui, s'étendait cette fois les terres des Ryuuketsu. Le jeune meurtrier pressa un instant son bras, et tourna son regard vers le bruit, continuant pourtant d'avancer. L'outil de précision qu'il gardait constamment sur l'oeil gauche lui permit de visualiser une ombre.

Il était seul. Son tempérament de feu risquait de lui attirer des ennuis si on le provoquait, et Itachi n'était pas là pour le calmer. Pour l'aider.
Sortant de ses pensées son ami qui les hantait beaucoup trop, le jeune homme s'immobilisa. Son regard bleu ne quittait plus l'endroit où il avait entendu le bruissement. Déjà il plongea ses mains vers le sac d'argile qu'il gardait constamment. En l'imbibant de son pouvoir, la modelant avec les bouches de ses mains, le jeune homme pouvait produire des oeuvres d'arts. Un art explosif.

» Tu es repéré. Approche.

» Tu es repéré. Approche.

Son regard se posa sur le jeune garçon sans un signe d'émotion.
Pourtant ce visage lui était connu. Il l'avait déjà rencontré. Et l'avait rapidement balayé de son chemin . Que faisait-il devant lui ? Cherchait il à se venger de sa défaite ? Etait il assez fou pour tenter de l'assasiner ? Non . . . A voir l'expression de l'adolescent, cela semblait bien différent. Deidara était bien méprisant envers le jeune homme qui se trouvait face à lui. Pourtant, il n'avait même pas 19 ans . . . Mais il lui rappelait bien trop sa petite soeur. Par son âge. Et par cette étrange flamme qu'il ne comprenait pas bien, mais qu'il avait vu dans les yeux de Katsue avant de disparaître - à jamais il osait l'espérer - de sa vie.

» Qu'est ce que tu fiches ici ?

Il le dévisagea , son regard bleu n'exprimant rien, comme à son habitude.
L'étrange air penaud du garçon le surprenait, bien qu'il n'en montre rien .
Son regard sombre lui rappelait plus que des souvenirs. Un visage . . .
Il aurait aimé l'envoyer bouler. Définitivement s'il le fallait. Mais cet étrange air de ressemblance avec quelqu'un qu'il lui semblait connaître, et l'étrange intuition qui lui soufflait que l'adolescent aux cheveux noirs avait quelque chose à dire le laissèrent immobile. Il voulait savoir. Savoir ce que son interlocuteur cherchait, en suivant et épiant Deidara. Si cela l'intéressait, il entretiendrait la conversation. En revanche, si ce n'était pas le cas, le môme allait en baver. On ne l'espionnait pas impunément merde.

- Je voudrais devenir votre Elève. -

- Raison pour laquelle je vous piste depuis près de trois ans. -

Son regard bleu transperça le jeune homme.
Un rictus moqueur passa sur ses lèvres. Deidara s'approcha un peu plus de celui
qui demandait à devenir rien de moins que son élève. Celui qui le suiverait partout où il irait, comme lui même l'avait fait pour Itachi. Connaissant la relation maître-élève que cela impliquerait, il esquissa un mouvement vers son sac, contenant l'argile qu'il utilisait pour ses oeuvres d'arts. Pour ses explosions. Non , il ne méritait pas cela.
Il était bien trop faible pour qu'il se donne la peine d'utiliser son pouvoir artistique.
S'avançant, il saisit le môme par le col, et plongea son regard dans le sien.

» Tu as perdu trois ans de ta vie pour m'épier , depuis que tu t'es ramassée la pire défaite de ta ô combien courte existence ? C'était stupide.

Ses yeux étaient plongés dans ceux du gamin, une expression clairement menaçante tordant son visage. Soit, il était venu en paix, lui demander de lui faire l'honneur d'être son maître à lui misérable petit ver de terre. Ouais, bon , cela valait la peine de laisser son tachi là où il était, accroché entre ses omoplates, et d'écouter un peu parler le gamin.

» Et qu'est ce qui te fais croire que je vais accepter ?

- Stupide peut-être. Mais nettement plus intelligent que de se laisser crever parce qu'on s'est pris une raclée. -

- Ca, c'est à vous d'en décider. Mais il serait vraiment stupide de votre part de ne pas m'enseigner l'Art. Je ne dis nullement que j'ai les qualités requises ou que je suis un petit surdoué. Mais, comme je l'ai dit, c'est vous qui décidez. -

L'Art.
Ce fut ce mot qui - comme Ama l'avait prévu sur msn - changea tout.
Son regard bleu se fit plus aigu, plus menaçant. Sans un mot, il lacha le garçon .
Cependant, son air mauvais ne le quittait pas.
Alors que quiconque le connaissaint aurait cru qu'il allait passer à l'attaque, il tourna les talons, et s'éloigna sans un regard en arrière. Alors qu'il était à une dizaine de mètres du gamin, Deidara se retourna, et lui lança un regard rapide, moqueur.
Rien de bien surprenant de sa part. Mais depuis quand partait-il sans avoir le dernier mot ? Depuis quand ? Depuis jamais voyons.

» Alors tu te bouges ?

Son sourire ne résista pas à son catactère taciturne, et disparut rapidement.
Mais il avait bien été là, durant un court instant, alors qu'il fixait celui qui serait son élève.
Son regard le détailla. Bon, il allait avoir du boulot, songea il avec son habituel mépris.
Cependant, il lui manquait encore le nom de son disciple. Une chose importante s'il devait lui adresser la parole, ou même l'appeler. Il doutait que gamin, ou même le môme, soit un signe de reconnaissance pour le jeune homme.

» Si tu m'as épié à peu près correctement - ce dont je doute - tu as du apprendre mon nom. Donne moi le tien maintenant.

C'était un ordre. Désormais il était le maître du gamin qui lui devait respect et obéissance. Le respect semblait à peu près gagné, et il était simple à apprendre. L'obéissance, il verrait bien. Il ne pensait pas que le jeune homme était assez stupide pour ignorer ses ordres.

- Je m'appelle Sasuke ... Et je ne connais pas votre nom. Maitre. -

- Euh ... Ceci est à vous. -

Son regard perçant effleura le gamin qui marchait à ses cotés désormais.
Son élève désormais. Il n’aurait peut-être pas du accepter. Mais il fallait avouer que Sasuke l’intriguait. Il l’avait battu. Rapidement. Et plutôt violement. Et depuis tout ce temps l’adolescent l’avait pisté, jusqu’à aujourd’hui, dans l’espoir que Deidara accepterait de devenir son maître. Loin d’être attendri, il était cependant intéressé. Suivre quelqu’un qui ne vous avez pas tué parce que vous n’en valiez pas la peine … Et pour devenir son apprenti …
C’était surprenant. Différent des habitudes. En général, les maîtres qui recevaient des demandes étaient ceux dont le regard affichait parfois un brin de tendresse. De chaleur.

» Je m’appelle Deidara.

Il eut l’envie durant un instant, de laisser son élève porter le sac. Mais les Ryuuketsu ne s’agrandiraient pas si les maîtres dégoutaient les apprenants dès le début.
Sasuke était quelqu’un de courageux. Il serait une recrue utile pour l’organisation, une fois qu’il serait bien entrainé. D’un geste vif il récupéra son sac, le portant en bandoulière.
Cela serait du travail. D’enseigner ce qu’il savait à ce gamin, tout en l’endurcissant.
Sans briser leur relation, car entre un maître et son élève doit régner la confiance.

» Tu sais à quoi tu t’engages j’espère ? Il n’y a pas de retour possible une fois que ton entrainement commence.